Arbres fruitiers

sirop_de_fleur

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Avec 2 autres amis nous avons le projet suivant :

Acquérir un terrain de 1 à 3 hectares.
Y planter et greffer des arbres fruitiers multiples (le maximum afin d'avoir des fruits sur la + longue période possible).
Puis par la suite y poser des habitats légers (tipi, yourte, cabane), voir même une petite maison en paille (cela change la donne au niveau de la législation).

La priorité est aux fruitiers puisqu'ils mettent une dizaine d'années avant de donner des fruits.
(nous préférons éviter les légumes et céréales puisqu'ils demandent beaucoup plus de travail. Le lieu sera principalement vegan et crudivore)

Nous aimerions habiter ensemble dans ce lieu 6 mois par an (lorsqu'il fait chaud) et voyager en solo le reste du temps, afin d'allier sédentarisme et nomadisme, de nous ouvrir et de partir à la rencontre d'expériences enrichissantes.
La maison en paille nous permettrait de stocker le tipi et la yourte en notre absence.

Ma question : selon vos expériences quel coin de France serait idéal pour accueillir un tel projet ?

ps : n'hésitez pas à faire des remarques sur le projet en lui même !
 

L'ermite

Constructeur
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Salut,

Le problème avec ton projet, me semble-t-il, c'est que les terres qui te conviendraient bien ont de fortes chances d'être des terres classées comme des "terres agricoles".

Ça ne t'empêche pas de les acheter ou de les louer (si tu en trouves, car sache que les agriculteurs sont prioritaires pour les exploiter !), mais tu ne pourras pas installer d'habitation dessus et la déclarer comme résidence principale. Tu ne peux y installer qu'une résidence mobile, genre caravane (mais elle doit y rester moins de trois mois par an, donc tu dois continuer à avoir une résidence principale ailleurs. A moins que tu n'optes pour le statut de "sans domicile fixe", comme les forains et les gens du voyage, mais c'est encore une autre histoire...). Sinon, il te faut une autorisation (pour laisser la caravane plus longtemps) ou un permis de construire (pour construire même une cabane ou une habitation légère, et même de moins de 20m2) et elles risquent fort de t'être refusées (car les terres agricoles sont "non-constructibles")...

Sauf si tu choisis toi-aussi le statut d'agriculteur et que tu passes par tout un système administratif assez compliqué et contraignant... Il faut exploiter une surface minimum (qui varie selon le type d'activité et le département) pour obtenir le statut d'agriculteur (mais bon, il y a un certain nombre de départements pour lesquels quelques hectares de verger sont acceptés comme une surface minimum. Il faut se renseigner à la Chambre d'agriculture). Une fois "officiellement" agriculteur, tu peux obtenir le droit de construire ton habitation sur un terrain agricole, mais il faut que tu démontres que ta présence sur place est indispensable à l'exploitation (et c'est beaucoup plus évident pour un élevage... que pour des arbres!).

Ou alors, tu abandonnes l'idée d'une terre agricole, et tu te replies sur ce que l'on appelle un "terrain de loisir". Mais ce terrain risque d'être difficile à exploiter pour des arbres fruitiers: gros travaux de défrichement ou de terrassement (soumis eux-aussi à autorisation), ou alors mal exposé, accidenté, inaccessible, sans eau, etc. Bref, tout ce qui explique pourquoi le terrain n'est pas considéré comme valable pour l'agriculture. Et de toute façon, sur un tel terrain il te sera impossible d'obtenir une autorisation de stationner une caravane plus de trois mois dans l'année, et encore moins de construire...

Généralement, les terrains de loisir sont inconstructibles (car ils sont dans des "zones naturelles" protégées, ou bien ils n'ont pas d'accès facile à l'eau potable, à l'électricité, à l'assainissement). S'ils ont déjà toutes ces facilités, il est fort probable alors qu'ils soient déjà déclarés comme "terrain à bâtir" et alors là, ce n'est plus du tout le même prix au m2!

Bref, ton projet me semble semé d'embuches. Bon courage. :-(
 

Julien

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sinon il y a la solution de te trouver une vieille batisse (ruine, grange, tas de pierre), donc pas chère avec du terrain, sa devient donc privé et t'en fait un peut ce que tu veux... ;)
 

L'ermite

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@ Julien

C'est vrai que ça change un peu la donne s'il y a déjà quelque chose de construit, depuis longtemps (même en ruine), sur le terrain.

Mais ça ne simplifie pas tellement les choses pour autant. :oops:

D'abord, pour le projet dont on parle dans ce fil, ça ne veut pas dire que la terre autour est adaptée pour des arbres fruitiers... Et ça devient compliqué d'accumuler les conditions nécessaires: terrain non agricole, mais adapté à l'arboriculture, avec une ruine dessus et la possibilité de s'y installer à demeure...

Ensuite, ça ne veut pas dire que le terrain soit forcément constructible. Il y a des possibilités pour relever des ruines, mais sous certaines conditions (ça dépend de leur état de conservation, et, le plus souvent, c'est pour reconstruire "à l'identique"), et ce n'est même pas toujours possible (la mairie peut avoir décidé d'interdire de relever des ruines dans certaines parties de commune). Il y a aussi la question du "changement de destination": une bergerie, ce n'est pas une habitation, sauf pour les moutons. :eek: On peut autoriser à reconstruire une bergerie, mais pas de la transformer en maison d'habitation...

En fait, on a beau tourner la législation dans tous les sens, elle est plutôt bien conçue pour justement empêcher des projets tels que celui-là. :evil:

Et ça ne semble pas du tout s'arranger avec le temps... :twisted:
 

L'ermite

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Le plus simple, ou plutôt le moins compliqué dans ce cas, ça me semble quand même d'essayer d'obtenir le statut d'agriculteur. Car au fond, planter des arbres fruitiers pour les exploiter et en vivre, c'est exactement... de l'agriculture!

Il faut, alors, trouver les départements qui acceptent les plus petites "surfaces minimum d'installation" en agriculture pour des vergers (le plus souvent, les plus grandes surfaces minimum exigées sont pour l'élevage, puis les "grandes cultures", ensuite les vergers et enfin le maraichage, pour lesquels on accepte de petites surfaces...).

Le problème, c'est que même avec l'aide des associations d'agriculteurs paysans qui encouragent l'installation d'agriculteurs qui ne viennent pas forcément de familles paysannes, et soutiennent même des projets "non conventionnels", comme l'ADEAR Massif central, par exemple (lire ici: http://jeminstallepaysan.org/massifcent ... .php?id=19), ça revient tout de même à "s'intégrer" dans un "système" qui reste très contraignant, avec objectifs chiffrés, plans de trésorerie et tout le toutim...

Pas sûr que ça réponde vraiment à la question initiale (et au projet de vie) de sirop_de_fleur... :oops:
 

sirop_de_fleur

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Je vous remercie pour ces précieuses informations.

Je n'ai jamais eu l'intention de vivre du commerce des fruits, au contraire j'envisage le verger comme une "food-forest" pour une alimentation personnelle et une source de troc/entraide/don avec les voisins. Le statut d'agriculture avec son lot de contrôles ne m'attire pas vraiment.

C'est vrai qu'acquérir une forêt n'est pas très intéressant pour moi car il faudra faire tomber des arbres pour y planter des fruitiers à la place, sauf ce sont déjà des fruitiers.

Une solution : acheter un vieux verger en friche, y construire une cabane sans permis et croiser les doigts pendant 3 ans en espérant la prescription qui interdise sa destruction.

Le coin de France qui m'attire le plus aujourd'hui c'est l'Aude.
Avez-vous des informations particulières sur ce département et ses environs ?[/b]
 

grosminet

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sirop_de_fleur a dit:
Le coin de France qui m'attire le plus aujourd'hui c'est l'Aude.
Avez-vous des informations particulières sur ce département et ses environs ?[/b]
l'Aude est partagé en 2 climats : un côté océanique humide et frais (en gros, le sud ouest montagneux du département et les hauteurs de la Montagne Noire au nord) et le reste, qui est méditerranéen et très sec. Sans parler du vent (appelé Cers ou Tramontane), fort et entêtant, tout cela pose évidemment des problèmes d'eau. La sècheresse estivale est une donnée à prendre en compte.
L'ensoleillement (sauf en montagne) généreux est très favorable aux productions fruitières, mais bien sur, la terre est chère car convoitée pour les résidences secondaires...
 

L'ermite

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@ sirop_de_fleur

Je te parlais d'obtenir le statut d'agriculteur exploitant un verger juste comme une sorte de "paravent juridique", pour te permettre de faire ce que tu veux sur ton "domaine", vis à vis de la législation. Pas pour te proposer de devenir un capitaliste du commerce des fruits (un secteur, d'ailleurs, plutôt mal en point). o_O

Si tu as moins de 40 ans, tu peux même obtenir des subventions (la "dotation jeune agriculteur", "DJA"), qui peuvent se monter à plusieurs milliers d'euros. Ça peut surtout te permettre aussi de profiter du "droit prioritaire" des agriculteurs pour obtenir une terre qui se libère, et qui peut être convoitée par des promoteurs qui veulent en faire de la résidence secondaire, ce qui est souvent le cas, notamment dans l'Aude... :(

Pour ton projet, le point crucial, à mon avis, c'est déjà de le trouver, ce verger qui t'intéresse. Tout commence par là, et ça pourrait ne pas être si facile que ça à dénicher... Les annonces sur internet, je ne crois pas que ce soit un bon filon pour toi (les promoteurs les lisent aussi). Essaie de voir plutôt avec les notaires (les successions ne donnent pas toujours lieu à des annonces sur internet). Le mieux, ça reste le bouche à oreille, dans un coin que tu as choisi et où tu as commencé à prendre des contacts avec les gens qui habitent là à l'année: il peut se trouver qu'ils préfèrent - comme voisin - un jeune qui va planter des arbres et s'en occuper, plutôt qu'un citadin qui ne vient que quelques semaines par an...
 

jean lahoule

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INCURVER SA TRAJECTOIRE

bonjour Sirop de fleur,
les autres participants t'ont donné de bons conseils.

Mais peut-être qu'à viser "TA" direction, tu vas louper ta cible ?
Il faut parfois s'associer et accepter d'incurver sa trajectoire !

tout le monde veut aller dans le SUD !!
l'arboriculture y est difficile, il n'y a pas d'eau, et un gros risque d'incendie.

Je suis en Combraille, limite Creuse/puy-de-dome
j'ai 3,5 hectares de prairies en jachère (garantie bio !)
il y a 5 puits + eau de ville +electricité
il y a 10 batiments divers dont maison de maitre, de metayer, d'ouvriers, écuries, granges, etc

J'y avais un projet communautaire, très élaboré.
mais vivre en écolieu en communauté n'interesse personne en France

Alors ...

01 43 08 68 00
Jean
jeanlahoule@laposte.net
 

clinton

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permettez moi de redonder vie a ce topique vieux de quelques mois.

@ L'ermite
Sauf si tu choisis toi-aussi le statut d'agriculteur et que tu passes par tout un système administratif assez compliqué et contraignant... Il faut exploiter une surface minimum (qui varie selon le type d'activité et le département) pour obtenir le statut d'agriculteur (mais bon, il y a un certain nombre de départements pour lesquels quelques hectares de verger sont acceptés comme une surface minimum. Il faut se renseigner à la Chambre d'agriculture). Une fois "officiellement" agriculteur, tu peux obtenir le droit de construire ton habitation sur un terrain agricole, mais il faut que tu démontres que ta présence sur place est indispensable à l'exploitation (et c'est beaucoup plus évident pour un élevage... que pour des arbres!).
aprés avoir lu tes réponses certaines question me sont apparue.

tu parles d’élevage, j'imagine bien que quelques poules ne feront pas de moi un éleveur, mais selon toi quel "quantité" de poule, de lapin, de brebis.. me faudrait il pour accéder au titre d'agriculteur ?

si jamais je m’installe en tant qu'agriculteur, pour pouvoir avoir accès aux terre, que j’élève ou que je plante, pendant peut être deux ans, puis je m’arrêter et toujours bénéficier du terrain ?

quel type de logement quel superficie, et quel quantité puis je mettre sur un terrain dit "de loisir" ? (ou zone d'agriculture)
si j'implante plusieurs yourte/cabane sur un terrain (agriculture/de loisir) crois tu que je peux bénéficier d'une pancarte "Gite de France" ou "Chambre d’hôtes" ?

puis je acheter un terrain agricole, et en faire une foret ? (il est evident qu'une foret ne se fait pas en deux jours)

:confused:


Toutes ces questions... !


Merci a vous, Sages, du savoir administratif et législatif du logement français.

Et bon Week-End :oops:
 

jim

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Je sais pas, pour être agriculteur, le mieux c'est de passer un diplome. Ceux ci vont te brieffer au plus vite sur le métier, la gestion , la compta, les filières à exploiter, les certifications... bio par exemple et les normes d'exploitation.
Et tu pourras avoir les aides à l'installation. C'est pas du temps perdu.

Tu ne pourras pas mettre de logement sur un terrain agricole, tu pourras accéder aux lots SAFER, détourner un bâtiment pour en faire du gîte, etc..

Sous conditions évidemment.

Pour les forets, si tu as plus d'un Ha tu peux avoir des subventions de l'ordre de 3000 € pour planter mais surtout faire planter des arbres spécifiques comme des chênes truffiers. Là il faut s'adresser dans des organismes de sylviculture dont je n'ai plus les appellation en tête, si c'est toujours d'actualité; ;)
 

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