es hora...
Ahora!
http://actualutte.info/?p=4285
http://www.youtube.com/watch?v=TOPs5VyX ... re=related
http://www.youtube.com/watch?v=Rde7v2As ... re=related
http://www.youtube.com/watch?v=gstbeK3f ... re=related
http://www.youtube.com/watch?v=f74zgHm9 ... re=related
http://www.rue89.com/2011/05/21/la-fren ... gne-205066
etc...
et témoignage...
"J’écris avec tout juste 5 heures de sommeil dans les trois derniers jours (et il ne semble pas que j’en aurai beaucoup plus dans un futur proche), alors s’il vous plait excusez à la fois le ton et l’urgence de ce message.
Le peuple de Madrid s'est soulevé. Ce qui a commencé avec une manifestation et une occupation spontanée de la place centrale de la ville, la Puerta del Sol, est devenu le siège de quelque chose d'extraordinaire. Voilà maintenant six jours que nous résistons. Nous avons mis en place un village autonome et auto-organisé où des gens de tous âges vivent à présent par milliers. Il n’y a absolument aucune centralisation du pouvoir : nous nous sommes spontanément organisés en assemblées au fonctionnement démocratique où les décisions sont
prises horizontalement par consensus, et toutes les tâches sont soumises au principe du volontariat et de la rotation. Le village est doté de groupes autonomes pour tout ce qui concerne les infrastructures, la nourriture,
l’infirmerie et les services psychologiques, la garde quotidienne des enfants et le soin aux personnes âgées, l’aide juridique, les communications, le nettoyage, l’auto-défense, etc. etc. (la liste est infinie, et chaque jour de nouveaux comités apparaissent et se mettent au travail. L’efficacité et la coordination sont tout simplement ahurissantes). Qui plus est, 7 groupes de travail autonomes par secteurs ( économie, réforme politique, éducation, culture, environnement, etc.) ont entamé un travail politique constituant. Des centaines de personnes (du chercheur scientifique à la femme de ménage, du chômeur au pompier en lutte,
etc.) participent à ces séances de travail et nous sommes déjà arrivés à sortir
Les premières propositions sérieuses. L’organe souverain est l’Assemblée Populaire qui se réunit deux fois par jour, informe de l’état général du village et prend les plus importantes décisions (par consensus, jamais en votant). La nuit dernière plus de 3000 personnes y ont participé. Et ça marche vraiment
bien.
On a du faire face aux violences policières du début, à une stratégie d’intimidation constante, à une tempête tropicale de 12 heures et aux attaques fascistes. Chaque jour (et chaque jour paraît un mois) on a au minimum doublé la taille de la foule qui se retrouve à 8 heure du matin pour apporter son soutien.
Jour après jour, la Commission Electorale a déclaré le camp illégal et a demandé à la police de nous expulser par tous les moyens (il y a les élections locales ce dimanche, et toutes les manifestations politiques doivent être spécialement autorisées par cette commission). Ils n’ont tout simplement pas pu le faire.
Nous avons des méthodes de résistance passive et de désobéissance, et surtout, nous avons une foule qui cette nuit a atteint les 50 000 personnes. Les assemblées spontanées et les groupes de discussion, les débats, les infrastructures : cette nuit on s’est déplacé vers au moins 7 autres places dans la vieille ville. L’endroit est plein de gens travaillant et discutant ensemble.
On ne se contente pas de rester ici : on est en train de s’emparer de toute la ville. Le plan, c’est de résister jusqu’au 28 mai, et ensuite de constituer une fédération des assemblées de chaque quartier. Mais les choses vont si vite qu’il est impossible de savoir ce que serait notre meilleure stratégie, surtout en considérant le fait qu’après les élections on va très certainement se trouver confrontés à une violence massive.
Je pourrais continuer encore longtemps, mais je dois retourner au travail dans deux heures. J’ai été élevé dans le magnifique idéal de Madrid en 1936 – organisé en conseils autonomes de travailleurs et exhalant la politique à chaque coin de rue. On a alors enduré un génocide politique et trois générations d’exil. Mon pays et ma culture, ceux d’ou je viens, furent annihilés. J’avais,au plus profond de moi-même, la triste conviction que je ne verrai jamais quelque chose de semblable de ma vie, que c’était parti à jamais.
La profondeur et les dimensions de cet événement sont tout simplement
stupéfiants. Les gens viennent de toute la ville chaque jour pour apporter de la nourriture et du matériel. Le lieu explose d’idées. Il n’y a pas un drapeau, pas un parti, pas de discours tout préparé à voir ou à entendre où que ce soit – pas un seul depuis le début. Tout repart de zéro, et la seule règle c’est la solidarité égalitaire. L’argent a été aboli dans le village. La révolte s’est étendue à plus de 50 villes espagnoles et s’annonce dans beaucoup d’autres endroits en Europe (très lentement, et surtout par twitter. Ce qui est drôle, c’est que le mouvement a commencé ici sur le web, mais depuis ici plus personne
ne va sur Internet. Tu discute, tu cours d’un endroit à l’autre, tu écris les
infos sur des panneaux en carton, tu compte sur le bouche à oreille – et ça marche.)
Merci mes amis. J’espère que vous partagerez un peu de l’immense joie que j’ai ressenti ces derniers jours.
Portez vous bien et trinquez à la révolution espagnole !!"