Bonjour JP,
Je suis également un ancien marin, ce qui confirme que la fréquentation de l'océan développe une perception particulière du monde qui nous entoure et conduit à la prise de décisions qu’un terrien a du mal à comprendre.
Tout le monde n’a pas hérité du château fort de Malvil et ses 55 ha, mais je reste persuadé qu’en cas de délitement de la société thermo-industrielle que nous avons construite (déclin, effondrement, je laisse cela aux collapsologues et survivalistes), l'avenir pourrait bien se trouver dans quelque chose qui ressemblerait à la ferme fortifiée historique, à l’écart des grandes voies de circulation, ou au petit hameau ou village dont l'histoire a façonné l’implantation et l’aptitude à protéger ses habitants. Je connais nombre de ces villages, en Cévennes, Aveyron, Ardèche, Provence, souvent perchés, et qui ont conservé leur enceinte historique.
Alors soit on habite déjà un endroit viable qu’il faut aménager pour le rendre défendable ( et là les fortifications ne sont pas forcement indispensables, il suffit d'étudier le terrain) , soit on cherche un endroit défendable qu'il faudra aménager ex nihilo, la forme extrême pouvant être ce gars qui a racheté et aménage un fort Vauban complètement submergé par la végétation.
Pourquoi défendable? Et bien l'homme ne va pas changer , il restera un loup quand la faim ou l'envie le tenaille. Cela renvoi au "Pourquoi la violence", un petit pdf à rechercher sur Facebook.
Dans les nombreuses définitions de l'effondrement , apparaît partout la disparition des services vitaux encadrés par la loi. Lorsque disparaîtront les forces de l'ordre officielles, surgiront des bandes de pillards, c'est historique et l’éloignement des centres urbains importants peut jouer favorablement. En réponse apparaîtront des milices villageoises. Alors, dans une ferme isolée, il faudra être assez nombreux pour pouvoir se défendre ou être prêt à se réfugier dans le village voisin…..
Je rappelle ici le scénario de Richard Heinberg, écrit en 2010 :
« - L’ensemble du système économico-financier se nourrit de la croissance.
- La croissance n’est obtenue que par l’endettement des banques puis, à partir de 2008 , des Etats.
- L’économie mondiale croule sous des montagnes de dettes et d’obligations non recouvrables. Les banques centrales sont obligées de recourir à de nouveaux renflouements pour éviter l’effondrement.
- Faute de recettes fiscales, les gouvernements font des coupes drastiques dans les budgets des collectivités et de l’Etat.
- Les contraintes économiques et probablement démographiques seront sources d’agitation sociale.
- Les Gouvernements adopteront des mesures toujours plus répressives.
- Restrictions et mouvements sociaux trouveront les immigrés comme boucs émissaires.
- La situation continue à se dégrader plusieurs années avec des mesures visant à retarder l’effondrement , comme la nationalisation des secteurs sensibles de l’économie et des mesures d’austérité qui ne font que contracter encore davantage l’économie.
- L’interventionnisme des Etats s’accompagne d’une augmentation des dépenses militaires, sous prétexte d’accès aux ressources. L’armée constitue souvent le dernier recours face aux désordres nationaux.
- Le changement de dirigeants ne fait pas revenir la croissance.
- A un certain moment, les valeurs mobilières et immobilières sombreront pour de bon et de nombreuses banques et entreprises fermeront leurs portes.
- Les systèmes financiers et monétaires ne fonctionneront plus.
????????
- Une nouvelle économie émergera des décombres, avec un bond en arrière de 100 ou 150 ans.»
Quant aux survivalistes, ils se focalisent plus sur la période critique de l’effondrement, avec l’hypothèse d’un tempo accéléré virant au catastrophisme. «Deux ruptures majeures:
- La chute du réseau électrique, car il entraîne celui de l’eau, de l’évacuation des eaux usées, du gaz, des télécommunications, d’Internet, de la distribution de l’essence…. (lire Black-out)
- L’effondrement des services de maintien de l’ordre, car alors: pillages à grande échelle, incendies, violence, panique, évacuation des centres urbains, perte du contrôle par l’Etat, apparition des mafias (lire Orlov), chaos général, famine, nettoyage ethnique, crise sanitaire, épidémies, Rush sur les campagnes et migration générale. Forte baisse de la population par famines, maladies, affrontements.
Retour à l’ordre par épuisement et élimination physique des bandes de pillards et regroupement autour des noyaux qui se seront organisés localement (fermes, villages, vallées, ….). Reconstruction d’une société sur un modèle local. »
Bon, là on n’est plus dans les cabanes et ça va être l’heure de l’apéro déconfiné….
Bien cordialement
Pilou