« Cabanes : enterrés sous terre », sous-titré « la cabane des Hobbits, un aperçu d’un des temps à venir ».
Le 1er octobre 2014, nous mettions en ligne un article sobrement intitulé « Cabanes : enterrés sous terre », sous-titré « la cabane des Hobbits, un aperçu d’un des temps à venir ».
Depuis, ce texte a vécu plusieurs vies, quelques réécritures, et il résonne aujourd’hui comme une petite prophétie réalisée.

“Alors une petite précision, les liens mis en place sur cet article renvoient sur nos écrits parus dans la rubrique sœur Habitat-alternatif ” qui est une refonte en rubrique de notre ancien site habitat-alternatif.com.
Car ce que nous pressentions alors — cette envie de s’abriter, de se fondre dans la terre, d’habiter autrement — est devenu réalité.
Les images ont pris le pas sur les mots : les plateformes de vidéos abondent désormais de cabanes de Hobbits, de maisons enterrées, d’abris de colline construits par des passionnés, des artisans, ou simplement des rêveurs qui ont décidé de disparaître du champ des villes, de google earth peut être et des regards affleurant les courbes des champs.
À l’époque, nous évoquions déjà l’idée d’une construction inspirée du maritime — un savoir-faire venu des cales et des chantiers navals : le bois moulé époxy, solide, imperméable, à la fois organique et technique.
Nous parlions aussi du Ferro-ciment, cette technique d’un autre temps, qui permettait à quelques mains expertes de façonner la coque d’un bateau en un week-end, simplement à partir d’une armature grillagée et d’un mortier appliqué avec patience.
Ces procédés, nés sur les quais, trouvaient soudain une nouvelle destinée sous la colline.
Et c’est en Nouvelle-Zélande que ce rêve s’est incarné le plus naturellement.
Le pays des Hobbits — celui des décors du Seigneur des Anneaux — est aussi devenu, ironiquement ou non, le refuge des nouveaux survivalistes.
Là-bas, dans le même paysage où l’on imaginait jadis la Comté, se sont bâtis de véritables bunkers commandés par des investisseurs américains et des milliardaires de la Silicon Valley.
Entre utopie et instinct de survie, la frontière est mince : la colline protectrice est devenue symbole d’un repli apaisé, mais aussi d’une crainte sourde des lendemains incertains.
On peut y lire deux visages d’un même besoin :
celui de se protéger — du bruit, du monde, des menaces invisibles —
et celui de retrouver un lien avec la Terre, avec sa masse tiède et silencieuse.
La roche comme ultime refuge, la terre comme manteau maternel.
Ainsi, la cabane de Hobbit n’est plus un simple fantasme bucolique.
C’est une architecture de résistance douce, une utopie de poche, une réponse instinctive aux angoisses modernes.
Elle protège du vent, du feu, de la fission et du vacarme — mais surtout, elle redonne du sens à ce verbe qu’on avait oublié : habiter.

Dix ans plus tard, les mots ont pris corps.
Ce qu’on imaginait entre deux lignes d’article, certains l’ont creusé à la pelle, d’autres l’ont filmé.
Partout, des cabanes de Hobbits sortent de terre — à flanc de montagne, dans un jardin, au fond d’une clairière.
Des bricoleurs, des architectes, des rêveurs de l’ancien monde se sont mis à sculpter la planète pour s’y réfugier, comme si chacun pressentait qu’il faudrait tôt ou tard rentrer sous la carapace du monde.
Voici donc une sélection d’images, de visages, de projets.
Des constructions pleines de bon sens, d’ingéniosité, de poésie.
Des maisons qui respirent la terre, et rappellent que l’abri le plus sûr n’est pas toujours celui qu’on érige contre les autres,
mais celui qu’on construit avec la nature.